Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
vive le sport
vive le sport
Publicité
Archives
Derniers commentaires
vive le sport
Newsletter
10 abonnés
26 mars 2013

ATHLETISME - PROFIL MAIMOUNA LEYE SYLLA (SAUT EN HAUTEUR): Génie en herbe

Maïmouna Lèye Sylla, 17 ans, est une graine de championne en quête de reconnaissance dans sa discipline, le saut en hauteur.

Gaëlle YOMI

   

Maïmouna Sylla IMG_2322

                                             

Derrière Ndèye Binta Thiombane et Ndèye Arame Diop, qui se disputent les deux premières places du saut en hauteur lors des journées de la Ligue de Dakar d’athlétisme, Maïmouna Lèye Sylla pointe le bout de son nez. Ce petit bout de femme d’à peine 1m50 est un talent précoce tout juste entré dans l’adolescence. A 17 ans, elle rivalise déjà d’adresse avec les Seniors. Maîtresse du sautoir depuis 2010, en catégorie cadette, Maïmouna aspire à remporter une étape de la Ligue de Dakar devant ses aînées. Beau programme !

Samedi dernier, la petite Maïmouna s’est classée troisième de la discipline avec un saut à 1m50. Une performance réalisée malgré une blessure au genou qu’elle traîne depuis deux mois. Mais, pour damer le pion aux Seniors, elle devra au moins battre son record de 1m55. Ce qui implique affronter une barre à 1m60. «C’est ma bête noire. Quand j’ai franchi 1m50, j’étais surprise car je suis petite de taille. Je crois en moi. Après ma guérison, je pense pouvoir dominer les Seniors. Je suis Junior, je saute avec elles pour m’améliorer», déclare-t-elle.  Dans son tee-shirt rose et son survêtement noir, la pensionnaire de l’Etoile Athlétique Club (EAC), ancienne spécialiste de demi-fond, explique avoir choisi le saut en hauteur faute de temps pour assister aux entrainements. «Avant, raconte-t-elle, je faisais le 800m puis je suis descendu sur 400m. Je préfère le saut parce que je ne suis pas régulière aux entraînements. Je m’entraîne rarement, avec les études ce n’est pas facile». Pour son entraîneur, Awa Gningue : «Elle a l’avantage de posséder une excellente détente et une bonne impulsion. Si elle s’entraîne davantage, elle pourra réussir. Elle ne peut pas battre ses records tant qu’elle vient deux fois par semaine aux entraînements. Avec plus de séances techniques, elle peut dépasser 1m60».

Déception

Maïmouna Sylla IMG_2321

Maïmouna possède une énergie débordante et une joie de vivre qui transparaît dans ses prises de parole. Mais, à 17 ans, elle semble déjà être lassée par les épreuves rencontrées durant sa courte carrière. Deux fois sélectionnée pour les compétitions internationales, elle a dû rester à quai faute de billet d’avion. Sa dernière mésaventure, qui date des championnats d’Afrique Juniors 2012 au Botswana, a laissé des traces. «Je n’ai plus confiance en la fédération, fulmine-t-elle. Je faisais partie des meilleurs mais, ils m’ont laissée ici. C’est pourquoi je me concentre plus sur mes études que sur l’athlétisme. Quand  je parle de ça, j’ai mal, Ceux qui sont partis, à leur retour ils m’ont dit : Maïmouna, tu as raté. J’ai dit, pourquoi ? Ils ont dit : la sauteuse a franchi 1m45. Alors que moi je faisais 1m 55. Ça me fait mal. Cette fédération n’aide personne. Mes amis m’encouragent quand ils me voient avec des trophées, ils me donnent leur argent. Parfois c’est beau,  mais parfois je suis découragée. La dernière fois que je sautais, j’avais dit que j’allais laisser tomber l’athlétisme mais aujourd’hui (samedi 23 mars 2013, Ndlr)  je suis encore là!», révèle-t-elle Puis, elle ne peut s’empêcher d’éclater de rire. C’est cette force intérieure qui persuade son coach, Awa Gningue, qu’elle a le potentiel pour être une grande championne à  l’instar de Blanka Vlasic (la double  championne du monde du saut en hauteur), son modèle. D’ailleurs, Maïmouna est presque en transes à la simple évocation du nom de la championne croate. Son père, Doudou Sylla, en sait quelque chose. «Mon père me dit : Hé Maïmouna arrête ! Tu n’es pas en compétition. Tu m’as vu quand je sautais, je répétais ses gestes. C’est mon idole, je l’aime trop. Elle saute bien. Si je parviens un jour à la (Blanka) saluer, rien que cela, ça me fera plaisir. Je la suis quand elle saute, je fais les mêmes gestes devant la télé».

Futur gendarme

Ses  premiers pas dans l’athlétisme, Maïmouna Sylla les a faits à l’école en étant la «meilleure élève en Eps (épreuve d’éducation physique et sportive)». Mais également en participant à de nombreux cross aux côtés de son policier de père. Aussi, ses aptitudes en athlétisme, Maïmouna veut les exploiter pour réaliser son rêve ultime : «Devenir une gendarme. C’est mon rêve depuis que je suis petite». Une orientation qui lui permettrait de prendre sa revanche sur sa petite taille. «Je veux conduire une grosse moto, glisse-t-elle, candide à souhait. Etre respectée partout où je passe, c’est ça mon objectif. Quand j’ai eu mon Bfem, je ne pouvais pas faire le concours de la Gendarmerie car je n’avais pas 18 ans. Dès que j’aurai 18 ans, j’irai à Bango».

Maïmouna Sylla, élève en classe de Première au lycée des Parcelles assainies, (banlieue dakaroise) ne craint pas la rude formation de Bango. «Je sais courir, assure-t-elle. Je quitte Cambérène où j’habite, pour courir jusqu’à Guédiawaye sans m’arrêter. Si je vais à Bango, je n’aurai pas de difficultés parce que je sais courir les longues distances, grâce à mon coach Amadou Badji qui m’a spécialisée sur 800m».

Il ne reste qu’à souhaiter à cette graine de championne : bon vent. Et joyeux anniversaire, elle qui a soufflé, hier, mardi 26 mars, sa 17e bougie. Comme cadeau, elle aimerait que l’on fredonne pour elle de belles mélodies reggae de Gyptian et Busy signal, ses musiciens préférés.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité