Un gars, une fille

Amy Mbaye et Idrissa Bâ font partie des quatre fuyards de la délégation de karatékas qui ont pris part aux championnats du monde de Paris Bercy du 21 au 25 novembre dernier. TLS (Tout Le Sport) vous dresse leur profil.

Les prolongations des championnats du monde de Karaté, qui ont pris fin depuis dimanche 25 novembre 2012  à Paris Bercy, se jouent au Sénégal. Après la fuite de la combattante Siny Fall, en pleine compétition, trois autres karatékas, Idrissa Bâ (-75kg), Amy Mbaye (-55kg) et Mouhamed Ndiaye (+84 kg), parmi les cinq karatékas locaux, ont suivi son exemple. La révélation faite pas nos confrères du «Quotidien» hier jeudi, tarde à être confirmée par la fédération. Le président Me Mamadou Sarr et l’entraîneur national Me Dame Ndao souhaitent communiquer après la réunion bilan de la fédération. Pourtant, ils sont supposés avoir pris le même vol retour que les combattants. Mais, le mal semble déjà fait.   D’ailleurs, Idrissa Bâ et Amy Mbaye n’étaient toujours pas joignable hier. Profils.  

 Amy Mbaye (25ans, -55kg) : Pour l’amour des siens

«Amy Mbaye est une fille travailleuse, qui se donne à fond et n’a peur de personne. Elle est sur les traces de  Magatte Seck avec une aisance technique dans ses combats», confiait le sélectionneur Dame Ndao avant les mondiaux. Sortie dès le premier tour en individuel, à défaut de décrocher une médaille, la demoiselle a prouvé qu’elle n’avait pas froid aux yeux en mettant les voiles. Les ambitions pleines la tête, Amy Mbaye n’avait qu’un rêve : réussir pour les siens. Arrivée au karaté à l’âge de 7 ans, la pensionnaire de Thilogne Karaté Club clamait pourtant son désir de revenir des mondiaux, une médaille au cou. «Nous sommes actuellement en pleine préparation des championnats du monde prévus en France. On prie pour que Dieu nous aide à y aller en bonne santé et revenir avec les plus grands honneurs». Avec comme modèle sa compère de sélection, Magatte Seck, qui réside en Suisse depuis un an, Amy la battante ne maîtrisait pas bien la langue de Molière. Mais, la fille de 25 ans se réjouissait d’avoir le soutien de toute sa famille. «Pour moi, la seule manière de récompenser tous ces gens qui m’encouragent c’est de décrocher une médaille mondiale.» Ou d’entrer en clandestinité ?    

Idrissa Bâ (21ans, 1m77,  -75kg) : le gendre idéal

S’il y a quelqu’un qu’on aurait difficilement soupçonné de fugue, c’est bien Idrissa Bâ. Visage angélique, discours exemplaire digne du gendre parfait, le sociétaire du Duc a pourtant franchi la ligne rouge. Arrivé dans le Karaté à l’âge de 4 ans via son père ancien karatéka, Idrissa Bâ estimait avoir un niveau international. «Je n’ai plus grand-chose à prouver au Sénégal car je suis plusieurs fois champion national par équipes, en individuel ou lors des inter-ligues. Il me manque juste une médaille mondiale. Je compte sur le Sénégal pour m’aider à  l’obtenir. Je peux le faire car je suis jeune et j’ai déjà fait mes preuves en Afrique. J’espère que les autorités nous soutiendront. Sur les tatamis j’ai tous les avantages car j’excelle en tout». Une ambition non réalisée, au goût d’inachevé pour le jeune homme de 21 ans. Sur son mètre 77 il martelait : «Idrissa Bâ sera le prochain qui offrira au Sénégal sa médaille mondiale en Karaté». Pas certain que ce sera le cas. Par contre son nom viendra garnir la longue liste des fuyards du sport sénégalais.