«Dieu et le Monde ne font pas ménage», cette phrase récurrente dans les homélies et prêches des prêtres et pasteurs, sonne tout le contraire dans l'arène. Les lutteurs sortent toujours l'armada mystique et à la fin des combats, ils lâchent «Dieu est grand». Ils se gardent bien de mettrent «Dieu» entre parenthèse durant les échauffements et les face- à-faces. À ce moment bonjour les dégâts, chacun se targue d'avoir le marabout le plus puissant, malgré le fait qu'il ait déjà mordue la poussière, à l'exception du roi Yékini bien sûr. Sur les plateaux d'avant combat, le scénario est identique. Ces mastodontes débitent des injures en une vitesse grand «V», pour après conclure de façon docile comme des agneaux « c'est Dieu qui donne la victoire». Alors je suis tenté de m'exclamer : «Ah bon!».  Il y a à peine quelques instants j'écoutais : « Je vais te montre qu'on ne boxe pas dans la même catégorie. Tu ne m’empêches pas de dormir. Je suis fin prêt mystiquement», etc.

Yékini assène aux anciens lutteurs qui ont tuyauté Bombadier : «Ils ne peuvent rien contre moi car j'ai des amis et des parents qui veillent aussi sur moi. Dieu est Grand ». Alors dans tout cela le bon «Dieu», pourquoi, «Il» intervient toujours à la seconde place et pas à la première. Chers responsables religieux, pardonnez-moi, mais il me semble que dans l'arène, Dieu et le Monde font bon ménage!

Gaëlle YOMI