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10 juillet 2010

CARNET DE ROUTE

A Boucotte, sous les chaumières couvent des lutteuses

 

Situé dans la communauté rurale de Diembéring, arrondissement de Cabrousse département d'Oussouye, le village de Boucotte est un des joyaux de la région du Sud. Kotch est allé à la découverte d'un village qui mise ses lutteuses pour sortir de l'anonymat.

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Le Trajet

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Il faut passer par près de 15 villages pour relier la capitale du Sud au petit village de Boucotte. Pour 1500 francs Cfa, vous êtes le bienvenu à bord d'un véhicule sept places qui assure la liaison Ziguinchor- Cap Skirring. C'est parti pour un voyage riche en découverte et en verdure. Premier arrêt obligatoire, le poste de contrôle de la sortie de Ziguinchor près de l'aéroport. Ici, les gendarmes vérifient les pièces d'identité des différents passagers à destination du Cap et des villages environnants. Cette formalité remplie, le cap est mis sur la commune de Brin avec ses arbres qui embellissent le décor. Avec un bon état de la route, le regard est successivement envahi par les communes distantes les unes des autres d’à peine

1,5 km

. Dibonker fait place à Darsalam, Etomé et ses maisons en cases à Nyassia, Bafikane, Dialango, Dioher, Kaliane avant de tomber sur le pont de Niambalang qui marque l'entrée dans le département d'Oussouye. Passer l'étape de Karonante , Edioungou, Oukot pour arriver au centre ville du Cap, le parcours change de trajectoire. Terminer le confort, les secousses sont au menu du chemin non bitumé qui conduit au village de Boucotte contre 200 francs cfa de frais de transport. Le décor présente les champs de maïs où les populations vaquent à leurs occupations.

Une vie paisible loin des affres de la guerre

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Arrivée à bon port, la communauté paysanne de Boucotte s'active à combler le week-end. Les touristes, occidentaux pour la plupart, font escales dans ce petit village pour profiter de l'air pur et de la joie de vivre qui y règne. Disposant d'une maternité, d'un collège secondaire et de 2 écoles primaires, ici tout se passe comme si aucune menace des rebelles du Mfdc n'existe. «Nous vivons tranquillement et en harmonie. Parfois, nous sommes surpris de voir sur Internet des images parlant des attaques rebelles. On pense même qu'il s'agit du Rwanda et non de

la Casamance

», déclare Pape Diop, le jeune neveu du chef du village.

La commune dont les activités principales sont l'agriculture et la pêche, a à sa tête Amadou Ndiaye . Toutefois, c'est l'Asc qui coiffe au niveau des jeunes, tandis que les femmes sont regroupées dans un mouvement. Boucotte dispose d'une équipe de football et de lutte qui livrent les rencontres «inters-villages». Au coeur du village se trouve une mosquée et une église Catholique. L'espoir de faire connaître le village à travers le pays repose sur deux jeunes lutteuses. «Nous encourageons beaucoup nos filles à pratiquer la lutte olympique. Nous avons deux lutteuses pré-sélectionnées en équipe nationale, si elles parviennent à décrocher une place pour le stage final des lionnes, à chaque fois qu'on demandera d'où elles viennent, on gagnera des points», explique Pape, avant de poursuivre: «Je dis toujours au gosses, voilà 30 ans qu'on fait le foot mais on n'a jamais eu un joueur en deuxième division. Après 50 ans d'indépendance, aucun ressortissant de Boucotte n'a occupé un poste de responsabilité dans l'administration. En deux ans de pratique, elles ont été présélectionnées. Elles doivent continuer dans cette voie».

Pour assurer l'ambiance des 1200 âmes du village, l'association des jeunes organise des soirées dansantes au foyer culturel de Boucotte. Depuis 2002, la localité a troqué l'énergie solaire pour l'énergie électrique. Toutefois, elle subit les fréquentes coupures de courant qui mettent en moyenne 12 heures de temps par jour. L'eau portable est disponible grâce à des bornes fontaines.

 

Lazard Diatta : Le guide

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Agée de 31 ans, Lazard Diatta fait partie des chauffeurs de véhicules 7 places en poste à

la Gare

de Ziguinchor. Maîtrisant sur le bout des doigts toutes les destinations environnantes du Cap, il récoltait autrefois du vin de palme dans son village de Vindaï. Pour mieux gagner sa vie, Lazard se lance en 2000 dans le transport en commun. Durant dix ans d'exercice sur le trajet Ziguinchor – Cap Skirring, il n'a jamais eu affaire aux rebelles. Sur la route qu'il effectue en moyenne 2 fois par jour en aller – retour, les difficultés sont tout autres. «En réalité c'est le coût élevé du carburant qui bloque nos activités. Il est impossible de faire trois tours par jour. Quant aux rebelles, nous ne remarquons pas leur présence, par contre il y a des bandits qui braquent souvent les chauffeurs. C'est arrivé à un de mes amis une fois cette année au Cap» dit-il. 

Le jeune homme rêve d'économiser assez d'argent pour se procurer des terrains. Dans cette optique, Lazard est propriétaire de son véhicule depuis 2003. «J'ai arrêté mes études au CM2 et je souhaite gagner beaucoup d'argent pour mettre sur pied un projet de construction de maison. La location de maisons marche bien» renseigne t-il en étant pressé de regagner son véhicule en direction de la gare. La bataille pour décrocher les clients étant rude. Comme quoi «le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt».

Gaëlle YOMI 

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