CARNET DE ROUTE
Situé dans la
communauté rurale de Diembéring, arrondissement de Cabrousse département
d'Oussouye, le village de Boucotte est un des joyaux de la région du Sud. Kotch
est allé à la découverte d'un village qui mise ses lutteuses pour sortir de l'anonymat.
Le Trajet
Il faut passer par près de 15 villages pour relier
la capitale du Sud au petit village de Boucotte. Pour 1500 francs Cfa, vous
êtes le bienvenu à bord d'un véhicule sept places qui assure la liaison
Ziguinchor- Cap Skirring. C'est parti pour un voyage riche en découverte et en
verdure. Premier arrêt obligatoire, le poste de contrôle de la sortie de
Ziguinchor près de l'aéroport. Ici, les gendarmes vérifient les pièces
d'identité des différents passagers à destination du Cap et des villages
environnants. Cette formalité remplie, le cap est mis sur la commune de Brin
avec ses arbres qui embellissent le décor. Avec un bon état de la route, le
regard est successivement envahi par les
communes distantes les unes des autres d’à peine 1,5 km
Une vie
paisible loin des affres de la guerre
Arrivée à bon port, la communauté paysanne de
Boucotte s'active à combler le week-end. Les touristes, occidentaux pour la
plupart, font escales dans ce petit village pour profiter de l'air pur et de la
joie de vivre qui y règne. Disposant
d'une maternité, d'un collège secondaire et de 2 écoles primaires, ici tout se
passe comme si aucune menace des rebelles du Mfdc n'existe. «Nous vivons
tranquillement et en harmonie. Parfois,
nous sommes surpris de voir sur Internet des images parlant des attaques
rebelles. On pense même qu'il s'agit du Rwanda et non de la Casamance
La commune dont les activités principales sont
l'agriculture et la pêche, a à sa tête Amadou Ndiaye . Toutefois, c'est l'Asc
qui coiffe au niveau des jeunes, tandis que les femmes sont regroupées dans un mouvement. Boucotte dispose d'une
équipe de football et de lutte qui
livrent les rencontres «inters-villages». Au coeur du village se trouve une mosquée et une église Catholique.
L'espoir de faire connaître le village à travers le pays repose sur deux jeunes
lutteuses. «Nous encourageons beaucoup
nos filles à pratiquer la lutte olympique. Nous avons deux lutteuses
pré-sélectionnées en équipe nationale, si elles parviennent à décrocher une
place pour le stage final des lionnes, à chaque fois qu'on demandera d'où elles
viennent, on gagnera des points», explique Pape, avant de poursuivre: «Je dis toujours au gosses, voilà 30 ans
qu'on fait le foot mais on n'a jamais eu un joueur en deuxième division. Après
50 ans d'indépendance, aucun ressortissant de Boucotte n'a occupé un poste de
responsabilité dans l'administration. En deux ans de pratique, elles ont été présélectionnées. Elles doivent continuer dans cette voie».
Pour assurer l'ambiance des 1200 âmes du village,
l'association des jeunes organise des soirées dansantes au foyer culturel de
Boucotte. Depuis 2002, la localité a troqué l'énergie solaire pour l'énergie
électrique. Toutefois, elle subit les fréquentes coupures de courant qui
mettent en moyenne 12 heures de temps par jour. L'eau portable est disponible
grâce à des bornes fontaines.
Lazard Diatta : Le guide
Agée de 31 ans, Lazard Diatta fait partie des
chauffeurs de véhicules 7 places en poste à la Gare
Le jeune homme rêve d'économiser assez d'argent pour
se procurer des terrains. Dans cette optique, Lazard est propriétaire de son
véhicule depuis 2003. «J'ai arrêté mes
études au CM2 et je souhaite gagner beaucoup d'argent pour mettre sur pied un
projet de construction de maison. La location de maisons marche bien»
renseigne t-il en étant pressé de regagner son véhicule en direction de la
gare. La bataille pour décrocher les clients étant rude. Comme quoi «le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt».
Gaëlle
YOMI