« Faire l’Africa Race pour combattre la drépanocytose »

Le rideau est tombé sur la saison de sport automobile 2011. Au milieu des habitués de la compétition, l’attraction de la saison était Sandra Bocandé, la seule femme inscrite sur le circuit. Après  un an d'initiation, l’heure du bilan a sonné. Dans cet entretien, la jeune dame se dit plus que satisfaite et envisage de relever de nouveaux défis pour lutter contre la drépanocytose.

Au terme de cette dernière course de la saison, quel bilan pouvez-vous tirez de vos prestations ?

Je crois que je me suis bien améliorée car, entre le début de la saison et maintenant, j’ai vraiment progressé dans mes trajectoires et mes temps. La première course, j’étais loin derrière certaines voitures que je dépasse aujourd’hui. Je termine 3^e au classement général endurance c’est vraiment bon puisque nous ne l’espérions pas au départ. Mon coach Pierrick Legendre voulait que je sois dans les dix premiers, alors terminer sur le podium c’est vraiment bien.

Quelles sont les courses qui vous ont marquées ?

Tout d’abord ma première course en championnat endurance car c’était la première fois que j’étais en contact avec les autres pilotes. J’entrais dans le monde du championnat, en plus j’ai terminé première de ma catégorie. Ensuite, mon entrée en lice dans le championnat Sprint. Là, j’étais plutôt stressé.

Vous aviez émis le souhait de voir plus de femmes prendre part à la compétition. Ce fut le cas lors de quelques courses , quelles ont été les particularités de celles-ci pour vous ?

En fait ce fut une chance de me mesurer avec ces femmes pilotes depuis plusieurs années. C’est le cas de Linda Saloum et Awa Dione.

Lors du criterium, nous étions 4 concurrentes, j’ai fait un bon apprentissage en ayant le meilleur temps.

Quel a été ton pire souvenir ?

Ce fut lors de ce critérium car  malgré mon bon temps, j’ai eu des problèmes mécaniques avec mon équipe du team 25 et nous avons dû abandonner.

Le but au départ était de finir toute les courses vous en avez manqué combien ?

En dehors du critérium, aucune. C’est la seule que je n’ai pas terminé.

Quel est donc  le secret de votre réussite ?

La persévérance et la mise en application des conseils de mon entraîneur qui est dans le milieu depuis longtemps. Le fait que les gens m’encouragent  m’a aidé à ne pas baisser les bras.

Une saison nécessite beaucoup de moyens financiers. Etes-vous prête à tenter à nouveau l’expérience l’année prochaine ?

Je ne sais pas encore si je vais faire le championnat sprint 2litres mais nous sommes en train de travailler pour faire le rallye Africa Race qui a remplacé le Paris-Dakar. Pourvu que les sponsors nous suivent car ça nécessite un autre budget. Je pense que maintenant beaucoup de gens savent que je suis drépanocytaire et dans cette course de l’Africa Race, le but est de sensibiliser le public sur cette maladie. L’objectif est de récolter assez d’argent pour la course et aider l’association qui s’occupe de la lutte contre cette maladie ici au Sénégal, en offrant des tests de dépistage.

Comment faites-vous pour gérer vos courses et vos activités avec cette maladie?

En général les crises tu les sens venir. Si tu fais attention, tu peux les gérer.  Lorsque je commence à être fatiguée, je me repose. Je sais quel médicament, je dois prendre. J’ai interrogé plusieurs personnes pour savoir de quelle manière je pouvais aider dans la lutte contre la maladie. Toutes les associations dans le monde parlent de la sensibilisation car les gens ne connaissent pas la drépanocytose. Dans certains pays c’est automatique. On fait le test dès la naissance. Ce qui n'est pas le cas au Sénégal.

Propos recueillis par Gaëlle YOMI (A Sindia)